RER D

 «L' affaire du RER D» est exemplaire après, pour cette année 2004, «l'affaire d'Outreau» (la seconde, dite «du procès scandaleux»), «l'affaire “Allah Akhbar” d'Épinay» et avant la tout aussi abracadabrantesque «affaire du centre social juif» — pour tenter de comprendre comment une «affaire» naît et se développe, quels sont ses ressorts et pourquoi les «médiateurs» au sens large (gens de médias, responsables politiques et associatifs, «grands intellectuels») acceptent pour vrai ce qui n'est parfois pas même vraisemblable. Circonstanciellement, trois de ces «affaires» ont rapport à la fois à l'antisémitisme et, pour deux d'entre elles, aux personnes «de type» (africain du nord, de l'est ou de l'ouest); c'est une question d'air du temps: en 1998, période de moralisme galopant, l'air du temps privilégiait plutôt les affaires de cul ou de fric des puissants (les fameux «Monicagate» et «affaire Dumas») ou de personnalités qui, après une période scandaleuse, faisaient dans le charitable (mort de la PPP ou Petite Princesse du Peuple). Cette exemplarité de l'affaire du RER m'amène à faire ce petit dossier où j'explorerai divers aspects du sujet.